Depuis quelques années, impossible de faire l’impasse sur ce genre particulier qu’est le manga. Il est tantôt incompris, tantôt déprécié comme étant un « sous-genre de la littérature », mais pourtant le succès est bel et bien là. Petit point culture sur les mangas pour ne pas être à la traîne !
Au sens premier, le manga désigne la bande dessinée japonaise, qui répond à certains codes visuels et scénaristiques. Importé en France, ce terme a alors regroupé toutes les formes de bande dessinée provenant du continent nippon, même s’il a tendance à élargir son champ d’application avec l’essor actuel des mangas coréens (manhwa), chinois (manhua), ou encore français.
On a tendance à associer le manga à un public jeune. Pourtant, les jeunes adultes et adultes font également partie de son lectorat. Surpris ? La raison est pourtant simple : la génération Dorothée, qui fut la première à manifester son engouement pour les animes venus du Japon dans les années 80, a pu reporter son affection sur les mangas lors de l’arrêt de l’émission. Ajoutons à cela un prix modeste au tome, un marketing florissant, des adaptations en séries et en films, un pass culture qui a été utilisé en 2021 à 71% pour l’achat de mangas, et vous aurez les indices d’un succès, faisant du manga le format le plus vendu au sein du secteur de la BD (55% en 2021).
Si vous tendez l’oreille, vous pourrez entendre des termes japonais tels que shônen, shôjo ou encore seinen pour caractériser les mangas et vous pourrez en être interloqués. Ces termes permettent initialement de catégoriser les mangas selon l’âge et le « genre », mais les frontières sont en réalité plus poreuses et il s’agit davantage de lignes d’indices que de catégories figées.
- Le shônen représente le pan le plus important de l’offre éditoriale manga. Il a pu être, à tort, qualifié de « manga pour garçons », pourtant son lectorat est en réalité mixte. Ces séries, généralement longues en termes de tomes, ciblent les enfants de 10 à 14 ans et se concentrent sur l’action, l’aventure et le dépassement de soi, le tout mêlant objectifs à atteindre, épreuves, amis et rivaux. Quelques exemples de shônen : Naruto, One Piece, Demon Slayer, My Hero Academia…
- Le shôjo manga est le pendant du shônen : prévu pour la même tranche d’âge, il a tendance à être raccourci en « mangas pour filles » en raison de son lectorat davantage féminin dans les faits. Ces séries, plutôt courtes, ont pour thèmes les émotions, les relations et l’introspection. Quelques exemples de shôjo : Nana, Shirayuki aux cheveux rouges, Switch Girl, Fruits Basket…
- Le seinen manga s’adresse, lui, aux adolescents et aux adultes, indépendamment de leur genre. On peut ainsi avoir des séries axées sur l’action ou sur la romance par exemple, mais les intrigues sont traitées de manière plus mature/complexe/violente. Quelques exemples de seinen : Berserk, Tokyo Tarareba Girls, La cantine de minuit, Les Gouttes de Dieu…
- Au-delà de ces trois genres principaux, il existe d’autres types de mangas : les kodomo manga, qui s’adressent aux plus jeunes lecteurs (Pokemon, Chi, Yokai Watch…) ; les yaoi et yuri manga, mettant en scène des romances homosexuelles, respectivement entre deux garçons ou entre deux filles (Given, Bloom into you, Hana no breath… qui peuvent aller du très soft au très explicite !).
Vous avez maintenant les bases pour mieux comprendre ce phénomène qui ne cesse de croître et de gagner en popularité ! Et le moyen le plus sûr de découvrir les différentes nuances entre tous ces genres de mangas, c’est d’en lire !
Rachel, secteur jeunesse et mangas