Septembre, le mois de la Fantasy - le-bouscat

Tolkien

En septembre, vous n’échapperez pas à la déferlante Fantasy !!!

La Fantasy c’est quoi ?

Depuis le succès du Seigneur des anneaux et de la saga Harry Potter, le genre Fantasy a envahi à la fois les écrans de cinéma, les rayonnages des bibliothèques et les jeux vidéo. Phénomène d’abord Anglo saxon, enfant tardif des mythes, des sagas et des contes, née dans sa forme littéraire moderne dans les pages de la revue Weird tales au cours des années 30, la fantasy se distingue du fantastique dans la mesure où elle est une incarnation moderne du genre merveilleux. Contrairement au fantastique, qui présente l’irruption du surnaturel dans un cadre réaliste, la fantasy décrit des mondes imaginaires, souvent environnés de magie et peuplés de créatures extraordinaires, qui préexistent au récit. Mais derrière les clichés véhiculés parfois à tort par une lecture superficielle des grands auteurs que sont J. K. Rowling ou J. J. Tolkien, la fantasy se révèle être un genre particulièrement riche, diversifié, contrasté et foisonnant, pouvant satisfaire tout type de lectorat.

Voici un petit tour d’horizon des différentes branches de la Fantasy pour vous aider à vous y repérer : bienvenue sur les sentiers d'une littérature où l’imagination est au pouvoir !

 

                               L’Héroïc Fantasy

  Image1Historiquement, le terme désigne les premières œuvres de fantasy parues dans la revue américaine Weird Tales. On les qualifiait parfois de romans de Sword and Sorcery (littéralement « épée et sorcellerie »), une définition très pertinente de cette littérature. L’archétype du genre est Conan le barbare, créé en 1932 par Robert E. Howard, qui écrivit pour ce personnage plusieurs nouvelles remarquables dont l’action se situe dans un univers néo médiéval imaginaire, situé dans un lointain passé (entre la chute de l’Atlantide et l’essor des civilisation égyptiennes) et faisant référence à des civilisation antiques ayant existé comme la Cimmérie ou inventées de toute pièces, comme l’Hyperborée. Conan est un barbare solitaire qui ne peut compter que sur sa force et son courage pour affronter sorciers et autres créatures démoniaques. Il peut se faire meurtrier et voleur à l’occasion, mais il possède aussi une certaine forme de morale et de noblesse. Conan représente la force et l’instinct de survie confrontés à des rois tyranniques et des civilisations décadentes. D’autres œuvres ont contribué à forger le genre, comme le célèbre Cycle des épées, de Fritz Lieber, ou, plus près de nous, Legend, de David Gemmel. Plus récemment, le genre a évolué en apportant une touche de féminisme au sein d’une littérature parfois jugée un brin machiste. Ainsi, dans Chien du heaume de Justine Niogret, l’héroïne est une guerrière féroce et mélancolique à la recherche de ses origines dans un moyen âge âpre et son personnage est bien loin des clichés de la belle en détresse telle qu’on la trouve dans les pages de Conan.

 

Image1La High Fantasy

C’est la forme la plus connue du grand public. Très proche de l’héroic fantasy dont elle est issue, mais plus ambitieuse par sa forme, se déroulant dans un monde d’inspiration médiévale et se déclinant généralement en plusieurs tomes et cycles, elle met en scène la lutte du bien contre le mal, menée souvent par un groupe de personnages réunis autour d’une quête, volontiers épique. Les références restent Le Seigneur des anneaux de Tolkien et La Roue du Temps de Robert Jordan. Mais d’autres cycles passionnants sont disponibles à la Médiathèque !

 

 

 

 

 

 

Image2La Low fantasy

Contrairement à la High fantasy qui se déroule exclusivement dans un monde imaginaire, les romans de Low fantasy développent des récits dans lesquels laquelle un monde imaginaire communique avec le monde « normal ». L’archétype en est bien sûr Harry Potter, mais il fut précédé dès les années 50 par le cycle du Monde de Narnia de C.S. Lewis. Parfois classé dans la fantasy classique, le Cycle des Princes d’Ambre, de Roger Zelasny, correspond idéalement à ce chassé-croisé permanent entre deux mondes (en l’occurrence le nôtre et le monde d’Ambre, dans lequel se reflètent tous les autres). L’autre trilogie moderne et indispensable où l’action se situe entre deux mondes est A la croisée des mondes, de Philip Pullman, un cycle très ambitieux et d’une grande richesse, pouvant être lu aussi bien par les adolescents que les adultes.

 

 

 

Image3La Dark fantasy

Cette branche de la fantasy concerne des récits plus pessimistes, moins manichéens que la fantasy classique et visant un public plus adulte. Le héros, généralement faible, égoïste, voire franchement du côté du mal, est toujours malmené par l’histoire, souvent à cause d’une trop grande curiosité. Le père fondateur de cette littérature est Michael Moorcock avec Le Cycle d'Elric le nécromancien, écrit dans les années 60. Contrairement à Conan, le héros de Robert E. Howard, Elric est un seigneur chétif, pessimiste et nihiliste, dominé par Strormbringer, son épée vivante, laquelle le pousse volontiers vers la trahison et le crime, chose bien rare pour un « héros » classique. Depuis ce cycle indispensable qui a fait date, deux grands auteurs ont à leur tour développé ces dernières années une fantasy plus amère, pleine de violence et de complots tortueux, de crimes et de guerres de pouvoir menés par des personnages ambigus, souvent proches du mal : George R. Martin avec Le Trône de fer (Games Of Thrones dans son adaptation télévisuelle) et Glen Cook avec La Compagnie noire.

 

 spartiate 2La Fantasy historique

Ici, l’histoire se fonde sur des faits historiques avérés (les dates, personnages et lieux concordent) mais des éléments de fantasy sont présents : magie et créatures surnaturelles. Les personnages historiques sont utilisés sous l'angle de la fantasy. Par conséquent ce genre de fantasy peut tout à fait être apprécié par les amateurs de romans historiques comme Les Piliers de la terre. Ainsi, Royaume de cendre et de colères de Jean-Laurent Del Socorro se déroule pendant les guerres de religions en France, tandis que Le Lion de Macédoine de David Gemmel nous plonge dans l’antiquité grecque au temps de Sparte. Retrouvez ci-dessous une sélection de romans passionnants au souffle historique indéniable :

mousquetaireLa Fantasy de cape et d’épée

Proche de la fantasy historique, la fantasy de cape et d’épée peut mettre aussi en scène des personnages ayant réellement existé (par exemple Le Cardinal De Richelieu) tout en introduisant des éléments de magie et de fantastique. Mais, comme son nom l’indique, ce sont des récits qui font aussi la part belle aux combats à l’épée. Les héros (ou héroïnes) sont souvent des bretteurs redoutables, des mercenaires ou des mousquetaires. Certains romans caractéristiques du genre introduisent d’ailleurs volontiers un style « feuilletonesque » rappelant les épopées d’Alexandre Dumas. En somme, la fantasy de cape et d’épée cherche à retrouver le souffle romanesque du roman d’aventure du 19°, vu sous l’angle de la fantasy. Pierre Pevel en est, en France, le plus bel exemple, alors que Jean-Philippe Jaworski a écrit le roman le plus littéraire du genre avec son incontournable Gagner la guerre.

 

 

 

 

 

 

 

urbanL’Urban fantasy

Comme son nom l’indique, la Fantasy Urbaine (ou Urban Fantasy) prend place dans un cadre urbain et non plus pseudo médiéval, sans doute en réaction à la globalisation de la fantasy telle que l’a définie Le Seigneur des anneaux et ses avatars. L’histoire se déroule généralement entre la fin de XIXème et le XXIème siècle, ce qui rapproche beaucoup l’Urban fantasy du genre Steam punk, une sous branche de la SF. La différence, c’est que tandis que le Steam punk se base sur un rétrofuturisme où la modernité s’est développée uniquement grâce à la machine à vapeur (Steam se traduisant par « vapeur » en français), dans l’Urban fantasy ce sont plutôt la magie et les créatures surnaturelles qui intègrent notre monde rationnel, que celui-ci évoque le monde industriel du 19° ou l’époque moderne. En France, la fantasy urbaine apparaît tardivement à la fin des années 1990 avec la traduction du roman Neverwhere de Neil Gaiman, où un héros malchanceux est projeté dans un Londres souterrain et inquiétant, peuplé d'habitants invisibles. Également passionnante, feuilletonesque et pittoresque est la trilogie du Paris des merveilles, de Pierre Pevell, qui narre les aventures d’une sorte de Rouletabille magicien enquêtant au cœur d’un Paris de la Belle époque envahi par les fées et autres créatures de contes. Nous ne saurions trop enfin vous conseiller de vous plonger dans la lecture de Perdido Street Station, de China Miéville. Ce roman foisonnant, riche de péripéties et de personnages parfois touchants, (comme Garuda, l’homme-oiseau aux ailes coupées qui recherche désespérément à voler), vaut surtout pour sa description minutieuse de la ville imaginaire de Nouvelle-Crobuzon, une citée tentaculaire qui finit par devenir le personnage central d’un récit extrêmement immersif.

 

orientaleLa fantasy orientale

Autre branche d’un genre décidément tentaculaire, l’oriental fantasy (ou fantasy orientale), se distingue de la fantasy classique dans la mesure où elle situe l’action non plus dans un univers néo médiéval occidental, mais dans un monde oriental, mauresque ou asiatique. On pourra ainsi découvrir Le Cycle de Sharakaï, qui se déroule dans une ambiance digne des Mille et une nuits, ou bien on préfèrera la fantasy d’inspiration asiatique, laquelle s’est particulièrement développée ces dernières années. Que l’on soit friand de sagas historiques situées dans un Japon médiéval teinté de fantastique (Le Clan des Otoris), que l’on préfère un roman d’amour plein de poésie se déroulant dans une Chine rêvée (Porcelaine), ou bien encore un périple dans la Chine ancienne baigné de magie (Les Chevaux célestes), il y a forcément un roman qui vous ravira dans cette sélection !

 

 

 

 Jean-Luc, responsable secteur BD / littératures de l'Imaginaire