" J'ai lu avec plaisir "Le Tort du Soldat" de Erri De Luca. Petit livre. Grand écrivain. Sujets abordés très durs, énormes, condensés, mais merveilleusement portés par une écriture fluide, transparente.
Le 14 janvier 1943, révolte juive dans le ghetto de Varsovie. Les insurgés résistèrent pendant un mois. Père criminel de guerre activement recherché, surtout par le Centre Wiesenthal. Ce père n'a jamais reconnu ses crimes, il était un soldat sous les ordres.
Souvent l'auteur s'égare du sujet, s'en aperçoit, ne touche pas ses écrits et s'excuse. "Je m'excuse de la digression", écrit-il.
Ci-après quelques phrases que j'ai trouvées remarquables :
« Les jeux sont des miniatures du monde qui aident un enfant à se sentir géant. »
« Je plante des arbres car celui qui fait l'écrivain doit rendre au monde un peu du bois abattu pour imprimer ses livres. »
« Pour moi, écrire c'est chausser des souliers à talons aiguilles ; je vais lentement, je titube et me lasse vite. »
« Le tort du soldat est la défaite. La victoire justifie tout. Les alliés ont commis contre l'Allemagne des crimes de guerre absous par le triomphe. »
« Pour un soldat, la faute la plus impardonnable, c'est la défaite. »
« La beauté invente des variantes elle ne se répète pas en miroir. »
« Le père recherché ne parlait pas. La voix humaine laisse dans l'ouïe des traces plus précises que les empreintes digitales. »
« Chacun s'est arrangé (du nom du père assassin) selon la rouille qu'il a trouvée dans son sang. »
Jean-Claude, lecteur du Comité de lecture
